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La premi\u00e8re pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre de Musset est la com\u00e9die <\/strong>Nuit V\u00e9nitienne\u00a0 <\/em><\/strong>parue en 1830.<\/strong> Oupsi, c\u2019est un fail<\/em> ! Au bout de deux repr\u00e9sentations, on arr\u00eate tout, rideau ! Cependant, il continue d\u2019affectionner le genre th\u00e9\u00e2tral. Il choisit donc d\u2019\u00e9crire des pi\u00e8ces sous le recueil\u00a0 Un Spectacle dans un fauteuil<\/em>. Elles sont destin\u00e9es \u00e0 \u00eatre lues et non \u00e0 \u00eatre jou\u00e9es. C\u2019est destin\u00e9 \u00e0 \u00eatre lu et non \u00e0 \u00eatre jou\u00e9<\/strong>. \ud83e\udee3 C\u2019est notamment le cas de On ne badine pas avec l\u2019amour<\/em> !<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\nR\u00e9sum\u00e9 d\u00e9taill\u00e9 \ud83d\udccc<\/h2>\n\n\n\nLes protagonistes et leur analyse \ud83e\uddb8<\/h3>\n\n\n\n \u2b50\ufe0f Perdican : jeune homme de 21 ans<\/strong>, fra\u00eechement dipl\u00f4m\u00e9 d\u2019un doctorat, c\u2019est le fils du Baron. Il est libertin. Il incarne la nature, la libert\u00e9 et l\u2019enfance<\/strong>. <\/p>\n\n\n\n\u2b50\ufe0f Camille : cousine de Perdican<\/strong>, c\u2019est une fille de 18 ans qui sort du couvent dans lequel elle a re\u00e7u une \u00e9ducation des plus strictes<\/strong>. Elle souhaite jurer fid\u00e9lit\u00e9 \u00e0 Dieu. Elle repr\u00e9sente l\u2019\u00e2ge adulte, la religion et l\u2019ob\u00e9issance<\/strong>. <\/p>\n\n\n\nLes deux personnages sont hautement orgueilleux <\/strong>comme on va le voir apr\u00e8s.<\/p>\n\n\n\n\u2b50\ufe0f Rosette : s\u0153ur de lait de Camille<\/strong>, c\u2019est une paysanne comme l\u2019indique son nom. Enfant, elle jouait avec les deux cousins. Ce sont d\u00e9sormais eux qui se jouent d\u2019elle. Elle repr\u00e9sente le dommage collat\u00e9ral des sentiments et de l’innocence<\/strong>. <\/p>\n\n\n\n\u2b50\ufe0f Le Baron : p\u00e8re de Perdican<\/strong>, il esp\u00e8re que ses enfants vont se marier. Rapidement, il appara\u00eet manquer d\u2019autorit\u00e9<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
Le Baron pendant toute la pi\u00e8ce<\/em><\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\u2b50\ufe0f Ma\u00eetre Blazius : gouverneur de Perdican. <\/p>\n\n\n\n
\u2b50\ufe0f Dame Pluche : gouvernante de Camille. <\/p>\n\n\n\n
Les deux gouvernants sont des caricatures de ceux qu\u2019ils sont cens\u00e9s \u00e9duquer<\/strong>. <\/p>\n\n\n\n\u2b50\ufe0f Maitre Bridaine : cur\u00e9. <\/p>\n\n\n\n
\u2b50\ufe0f Le ch\u0153ur : groupe de paysans qui commente les faits et gestes des autres personnages.\u00a0<\/p>\n\n\n
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Le ch\u0153ur toutes les cinq minutes<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\nLe d\u00e9roul\u00e9 de la pi\u00e8ce \ud83c\udfad<\/h3>\n\n\n\nActe 1 \ud83e\udd1d<\/h4>\n\n\n\n Au d\u00e9but de l\u2019histoire, Perdican et Camille se revoient<\/strong> apr\u00e8s dix ans de s\u00e9paration. Anciennement tous les deux habitants du ch\u00e2teau du Baron, la vie les ont s\u00e9par\u00e9s. Lui revient avec un doctorat tandis qu\u2019elle est entr\u00e9e au couvent. Les pr\u00e9cepteurs sont \u00e9galement introduits.<\/p>\n\n\n\nLe Baron fait rapidement comprendre qu\u2019il esp\u00e8re un mariage rapide entre Camille et Perdican<\/strong> qui s\u2019entendaient tr\u00e8s bien avant. Le but ? Les garder pr\u00e8s de lui !<\/p>\n\n\n\nLe probl\u00e8me, c\u2019est qu\u2019au couvent, Camille a entendu de mauvaises choses sur l\u2019amour. Elle est donc glaciale et n\u2019en a rien \u00e0 faire de finir avec lui<\/strong>. Perdican insiste, allant jusqu\u2019\u00e0 proposer une balade pour raviver d\u2019anciens souvenirs<\/strong>. N\u2019\u00e9tant pas \u00e0 un r\u00e2teau mis pr\u00e8s, elle refuse encore. Bravo Cam\u2026 \ud83d\ude05<\/p>\n\n\n\nPour conclure cet acte, Perdican retrouve la paysanne Rosette<\/strong> qu\u2019il n\u2019a pas vue depuis longtemps non plus. Pour se venger de Camille, il s\u00e9duit la pauvre paysanne<\/strong> qui n\u2019a rien demand\u00e9. Le Baron est furieux : il comprend que mariage, r\u00e9conciliation et \u00e9poque heureuse, ce n\u2019est pas pour tout de suite ! \ud83d\udc4b<\/p>\n\n\n\n
Que les ennuis commencent !<\/em><\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\nActe 2 \ud83e\udec2<\/h4>\n\n\n\n Ma\u00eetre Blazius conseille \u00e0 Perdican d\u2019insister <\/strong>aupr\u00e8s de Camille. Mais cette derni\u00e8re reste sto\u00efque<\/strong>. Sa proximit\u00e9 avec des religieuses qui sont toutes entr\u00e9es au couvent suite \u00e0 des d\u00e9ceptions amoureuses l\u2019a d\u00e9go\u00fbt\u00e9. D\u2019ailleurs, elle parle de se consacrer \u00e0 Dieu. Elle demande quand m\u00eame \u00e0 Dame Pluche d\u2019envoyer une invitation \u00e0 Perdican pour se voir<\/strong>.<\/p>\n\n\n\nLui enrage, car il a vraiment des sentiments. Il se rapproche petit \u00e0 petit de Rosette<\/strong>. Il va quand m\u00eame au RDV propos\u00e9 par Camille. Le gars joue \u00e0 peine sur deux tableaux<\/strong>. \ud83d\udc40<\/p>\n\n\n\nCamille lui r\u00e9v\u00e8le qu’une amie du couvent l’a \u00e9clair\u00e9e sur l’\u00e9go\u00efsme des hommes et l’a d\u00e9cid\u00e9e \u00e0 renoncer au monde en rejoignant les religieuses. Elle ne veut pas souffrir de l\u2019amour<\/strong>. Perdican r\u00e9plique en attaquant l’\u00e9ducation religieuse et exalte la passion qui transfigure les \u00eatres. L\u2019amour est le but ultime de la vie<\/strong>, malgr\u00e9 le prix \u00e0 payer et les potentielles blessures et douleurs. C\u2019est l\u2019apologie du libertinage contre l\u2019hypocrisie religieuse.<\/strong> <\/p>\n\n\n\nCe dialogue marque un tournant et se termine par une tirade de Perdican, tir\u00e9e des lettres de George Sand : <\/p>\n\n\n\n
Adieu, Camille, retourne \u00e0 ton couvent, et lorsqu\u2019on te fera de ces r\u00e9cits hideux qui t\u2019ont empoisonn\u00e9e, r\u00e9ponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et l\u00e2ches, m\u00e9prisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et d\u00e9prav\u00e9es ; <\/em>le monde n\u2019est qu\u2019un \u00e9gout sans fond <\/em><\/strong>o\u00f9 les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais <\/em>il y a au monde une chose sainte et sublime, c\u2019est l\u2019union de deux de ces \u00eatres<\/em><\/strong> si imparfaits et si affreux. On est souvent tromp\u00e9 en amour, souvent bless\u00e9 et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arri\u00e8re, et on se dit : <\/em>J\u2019ai souffert souvent, je me suis tromp\u00e9 quelques fois, mais j\u2019ai aim\u00e9<\/em><\/strong>. C\u2019est moi qui ai v\u00e9cu, et non pas un \u00eatre factice cr\u00e9\u00e9 par mon orgueil et mon ennui.<\/em><\/p>\n\n\n\nAutrement dit, <\/em>c\u2019est un \u00e9loge du mariage<\/strong>. \ud83d\udc92<\/p>\n\n\n\n