{"id":245927,"date":"2022-08-11T14:03:44","date_gmt":"2022-08-11T12:03:44","guid":{"rendered":"https:\/\/sherpas.com\/blog\/?p=245927"},"modified":"2025-01-09T16:38:36","modified_gmt":"2025-01-09T15:38:36","slug":"le-deuxieme-sexe-simone-de-beauvoir","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sherpas.com\/blog\/le-deuxieme-sexe-simone-de-beauvoir\/","title":{"rendered":"Le Deuxi\u00e8me sexe de Simone de Beauvoir \ud83d\udc69"},"content":{"rendered":"\n

Aujourd’hui, les Sherpas te pr\u00e9sentent <\/strong>Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em><\/strong>de Simone de Beauvoir avec r\u00e9sum\u00e9 + analyse inclus<\/strong>, si jamais tu n’as pas le courage de lire enti\u00e8rement les 2 pav\u00e9s et les 1 000 + pages que \u00e7a repr\u00e9sente. De rien, c’est cadeau \ud83d\ude09 <\/p>\n\n\n\n

Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em>Simone de Beauvoir : pr\u00e9sentation<\/h2>\n\n\n\n\n\n\n\t\n\t\n\t\n\t
Date<\/td>1949<\/td>\n<\/tr>\n
Genre<\/td>Essai philosophique<\/td>\n<\/tr>\n
Composition<\/td>2 tomes<\/td>\n<\/tr>\n
Courant litt\u00e9raire<\/td>Existentialisme<\/a><\/td>\n<\/tr>\n<\/tbody>\n<\/table>\n\n\n\n
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\u00c0 lire aussi<\/p>\n

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\u2705 Comme toujours, pour faire une bonne fiche de lecture<\/a> maison, \u00e7a se passe en vid\u00e9o !<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

Le Deuxi\u00e8me sexe<\/em> r\u00e9sum\u00e9 du tome I<\/h2>\n\n\n\n

Partie \u00ab\u00a0Destin\u00a0\u00bb \ud83c\udf1f<\/h3>\n\n\n\n

Dans cette partie, Simone de Beauvoir analyse les justifications du statut inf\u00e9rieur de la femme <\/strong>donn\u00e9es par diff\u00e9rents domaines de la connaissance, et les d\u00e9monte \u00e0 chaque fois.<\/p>\n\n\n

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Simone face aux arguments bancals<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n

\ud83d\udccc L’argument de la biologie :<\/strong> d’accord, la femme a naturellement moins de force que l’homme et c’est elle qui doit mettre au monde les enfants. Mais on oublie un peu vite que l’\u00eatre humain est une esp\u00e8ce civilis\u00e9e<\/strong>, donc la biologie n’est qu’une justification partiellement valable de l’inf\u00e9riorisation des femmes !<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc L’argument de la psychanalyse : <\/strong>Beauvoir reproche \u00e0 la psychanalyse d’\u00eatre une science davantage bas\u00e9e sur l’homme que sur la femme, partant du principe que le p\u00e8re est au-dessus hi\u00e9rarchiquement. Cette vision d\u00e9terministe est le contraire de la pens\u00e9e existentialiste<\/strong>, qui affirme que chacun choisit sa destin\u00e9e. Encore un argument invalide !<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc L’argument de l’Histoire : <\/strong>au XX\u00b0 si\u00e8cle, l’approche de l’Histoire est surtout mat\u00e9rialiste sous l’influence de Karl Marx, ce qui veut dire qu’on l’\u00e9tudie sous l’angle du travail et de la technique. Selon le point de vue mat\u00e9rialiste, vu que les femmes sont moins fortes physiquement et que ce sont elles qui portent les enfants, elles peuvent beaucoup moins travailler que les hommes.<\/strong> D’o\u00f9 leur suppos\u00e9e moindre valeur. Mais pour Simone de Beauvoir, cet argument est bancal car la condition physique de la femme n’est pas un obstacle au travail.<\/p>\n\n\n\n

Partie \u00ab\u00a0Histoire\u00a0\u00bb \ud83d\udcc6<\/h3>\n\n\n\n

Cette fois-ci, Simone de Beauvoir essaie de retrouver la cause originelle de l’in\u00e9galit\u00e9 entre hommes et femmes en faisant un petit voyage dans le temps.<\/strong> <\/p>\n\n\n\n

\n
\n

Elle commence donc \u00e0 la Pr\u00e9histoire : selon elle, comme c’est la femme qui accouche et qui allaite, cette fonction l’a condamn\u00e9e \u00e0 rester \u00e0 un statut \u00ab\u00a0animal\u00a0\u00bb tr\u00e8s primitif.<\/strong> L’homme, quant \u00e0 lui, vu qu’il n’a pas \u00e0 faire tout \u00e7a, peut chasser et plus tard s’exprimer artistiquement, ce qui le rend plus humain. Petit \u00e0 petit, on restreint la femme \u00e0 son r\u00f4le de procr\u00e9atrice, rien de plus.<\/p>\n<\/div>\n\n\n\n

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\"\"<\/figure><\/div><\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Plus tard, avec l’arriv\u00e9e de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e, la femme devient une sorte d’objet : elle est la propri\u00e9t\u00e9 de son p\u00e8re, puis de son mari.<\/strong> Elle ne re\u00e7oit pas d’\u00e9ducation comme les hommes, ce qui complique forc\u00e9ment la chose pour d\u00e9velopper son humanit\u00e9\u2026 C’est \u00e0 la Renaissance que certaines femmes commencent \u00e0 montrer leur g\u00e9nie, surtout celles au statut \u00e9lev\u00e9 comme les reines ou les nobles (Catherine de M\u00e9dicis, Madame de S\u00e9vign\u00e9\u2026).<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Simone de Beauvoir regrette que la R\u00e9volution fran\u00e7aise, sous ses revendications progressistes, ne change pas grand-chose \u00e0 la condition f\u00e9minine. Et \u00e7a ne va pas vraiment en s’arrangeant sous Napol\u00e9on ! Pour l’auteur, l’\u00e9mancipation r\u00e9elle de la femme prend son essor avec la R\u00e9volution industrielle (les femmes peuvent travailler) et l’arriv\u00e9e de la contraception et de l’avortement (elles peuvent se lib\u00e9rer de la maternit\u00e9).<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Sa conclusion est la suivante : <\/p>\n\n\n

\n

Toute l\u2019histoire<\/span> des femmes<\/span> a \u00e9t\u00e9 faite par les hommes<\/span>.<\/p>\n<\/q>\n\n

\n

Simone de Beauvoir<\/p>\n

Le Deuxi\u00e8me sexe<\/p>\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

\ud83d\udca1 Pour Simone de Beauvoir, les traditions et les hommes sont bien \u00e9videmment responsables, mais les femmes ne sont pas \u00e9trang\u00e8res \u00e0 leur propre situation !<\/strong> Elle affirme qu’il ne faut pas se r\u00e9signer \u00e0 son sort et que l’\u00e9mancipation passe par des revendications. <\/p>\n\n\n\n

Le Deuxi\u00e8me Sexe Simone de Beauvoir : partie \u00ab\u00a0Mythes\u00a0\u00bb \ud83d\udcda<\/h3>\n\n\n\n
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Simone de Beauvoir analyse ensuite le \u00ab\u00a0mythe f\u00e9minin\u00a0\u00bb, fabriqu\u00e9 par l’homme qui voit la femme comme une \u00e9trang\u00e8re. La femme est le symbole de l’Autre, un id\u00e9al impossible \u00e0 l’origine de tous ces standards de beaut\u00e9 et de puret\u00e9 dont certains perdurent aujourd’hui. <\/strong>La femme doit \u00eatre pure, vierge, belle, soumise, douce, au service de l’homme.<\/p>\n<\/div>\n\n\n\n

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\"\"<\/figure><\/div><\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Le probl\u00e8me de ce mythe f\u00e9minin, c’est qu’il enferme les femmes dans un moule pr\u00e9fabriqu\u00e9 en emp\u00eachant toute trace de singularit\u00e9. <\/strong>En gros, si tu d\u00e9passes un peu sur les bords, c’est foutu pour toi ! Sauf qu’aucune femme ne se ressemble, du coup, cet id\u00e9al est impossible \u00e0 atteindre, et c’est un gros cercle vicieux qui se forme.<\/p>\n\n\n

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\u00c0 lire aussi<\/p>\n

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\u2705 Si \u00e7a t’int\u00e9resse, va lire notre article sur le bikini body<\/a> !<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

Simone de Beauvoir entreprend ensuite de d\u00e9crypter la vision de cinq \u00e9crivains, en partant du plus misogyne jusqu’au plus f\u00e9ministe. <\/strong>En voici la liste :<\/p>\n\n\n\n

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\ud83d\udccc Henry de Montherlant :<\/strong> winner des misogynes. Pour lui, la femme est juste un fardeau d\u00e9testable. Mais Simone de Beauvoir montre que sans la femme \u00e0 qui se comparer, il n’aurait rien pour mettre en valeur la virilit\u00e9 de l’homme.<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc D.H. Lawrence :<\/strong> il consid\u00e8re l’homme comme sup\u00e9rieur, \u00ab\u00a0transcendant\u00a0\u00bb, tandis que la femme reste bloqu\u00e9e dans un carcan immuable. Pour lui, l’homme et la femme doivent s’unir, mais avec un lien de hi\u00e9rarchie entre eux. On progresse, mais c’est pas encore \u00e7a.<\/p>\n<\/div>\n\n\n\n

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\ud83d\udccc Paul Claudel <\/strong>: tr\u00e8s catho, Claudel voit la femme comme une tentation, donc n\u00e9gativement. Inf\u00e9rieure mais d\u00e9vou\u00e9e, elle est l\u00e0 pour soutenir l’homme. Ce n’est que dans l’au-del\u00e0 qu’elle atteint la fameuse transcendance jusque-l\u00e0 r\u00e9serv\u00e9e \u00e0 l’homme.<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc Andr\u00e9 Breton : <\/strong>pour ce po\u00e8te, la femme \u00ab\u00a0ouvre les portes du monde surr\u00e9el\u00a0\u00bb. C’est l’incarnation de la beaut\u00e9 et m\u00eame du monde, un \u00eatre myst\u00e9rieux et magique. La vision est plus positive, mais Breton ne voit la femme qu’\u00e0 travers une loupe po\u00e9tique, pas pour ce qu’elle est vraiment.<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n\n\n

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\ud83e\udd41\ud83e\udd41\ud83e\udd41<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n

\ud83d\udccc Stendhal : <\/strong>c’est donc le gagnant du top de Beauvoir. Il aime les femmes authentiques, libres des pr\u00e9jug\u00e9s, et n’essaie pas de leur imposer un id\u00e9al f\u00e9minin. 20\/20 pour l’auteur de La Chartreuse de Parme <\/em>!<\/p>\n\n\n

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Cl\u00e9mence<\/p>

HEC Paris<\/p>

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21\u20ac\/h\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Thibault<\/p>

ENS Paris Ulm<\/p>

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20\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Sophie<\/p>

Sciences Po Bordeaux<\/p>

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12\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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No\u00e9mie<\/p>

M2 en droit \u00e0 Assas<\/p>

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19\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Fanny<\/p>

Ponts ParisTech<\/p>

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19\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Simon<\/p>

4e ann\u00e9e de m\u00e9decine<\/p>

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26\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Nicolas<\/p>

CentraleSup\u00e9lec<\/p>

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17\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Victor<\/p>

ESCP<\/p>

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25\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n<\/div>\n

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Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em>: r\u00e9sum\u00e9 du tome II<\/h2>\n\n\n\n

Premi\u00e8re partie 1\ufe0f\u20e3<\/h3>\n\n\n\n

C’est dans ce tome que Simone de Beauvoir introduit la c\u00e9l\u00e8bre phrase : <\/p>\n\n\n

\n

On ne na\u00eet<\/span> pas femme <\/span>: on le devient<\/span>.<\/p>\n<\/q>\n\n

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Simone de Beauvoir<\/p>\n

Le Deuxi\u00e8me Sexe<\/p>\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n

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\ud83d\udca1 Le savais-tu ?<\/p>\n<\/div>\n

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Simone de Beauvoir n’a rien invent\u00e9 : elle s’inspire du savant Erasme, qui avait \u00e9crit lui-m\u00eame \u00e0 la Renaissance \u00ab\u00a0On ne na\u00eet pas homme, on le devient\u00a0\u00bb<\/strong>. Il voulait dire par l\u00e0 que l’\u00e9ducation a un r\u00f4le super important dans notre construction en tant qu’adulte.<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

M\u00eame chose pour Simone de Beauvoir : elle entend \u00ab\u00a0femme\u00a0\u00bb au sens st\u00e9r\u00e9otyp\u00e9 du terme (cf. le mythe f\u00e9minin), et non au sens biologique, attention. Ce qu’elle veut dire, c’est que cette inf\u00e9riorisation et ce moulage forc\u00e9 interviennent tout au long de la vie de la femme, d\u00e8s son enfance.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 T\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res au lieu des activit\u00e9s sportives, culte de la f\u00e9minit\u00e9, sentiment de honte d’avoir ses r\u00e8gles, absence de glorification des femmes dans les livres, obsession du mariage\u2026 les filles sont biberonn\u00e9es d\u00e8s leur plus jeune \u00e2ge \u00e0 leur r\u00f4le de \u00ab\u00a0femme\u00a0\u00bb, autrement dit de \u00ab\u00a0subordonn\u00e9e de l’homme\u00a0\u00bb. <\/strong><\/p>\n\n\n

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Heureusement, les effets ne sont pas toujours permanents \ud83e\udd2a<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n

\ud83d\udc49 Beauvoir explique que la femme, une fois entr\u00e9e dans la vie sexuelle, doit rester chaste et \u00e0 la disposition de l’homme, qui lui est plut\u00f4t encourag\u00e9 aux conqu\u00eates.<\/strong> Ce sujet \u00e9tant tabou, la jeune fille reste souvent dans le flou, ce qui rend la premi\u00e8re fois angoissante. Beauvoir analyse ensuite le cas des femmes lesbiennes, une sexualit\u00e9 ambigu\u00eb car elle refuse la domination de l’homme tout en voulant l’exercer sur une femme.<\/p>\n\n\n\n

Simone de Beauvoir Le Deuxi\u00e8me sexe<\/em> : Deuxi\u00e8me partie 2\ufe0f\u20e3<\/h3>\n\n\n\n
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\ud83d\udc49 Beauvoir s’int\u00e9resse au mariage, qui semble \u00eatre la destin\u00e9e des femmes et pratiquement leur seul moyen d’exister, en d\u00e9pendant donc de l’homme. Pendant que l’homme s’accomplit hors de la maison, la femme reste au foyer \u00e0 faire des t\u00e2ches r\u00e9p\u00e9titives et ali\u00e9nantes comme le m\u00e9nage. <\/strong>En plus de \u00e7a, m\u00eame dans le cas d’un mariage d’amour, la vie \u00e0 deux apporte sont lot de conflits et une infantilisation de la femme, qui n’a quasiment pas d’autonomie.<\/p>\n<\/div>\n\n\n\n

\n

Le chapitre suivant concerne le sujet d\u00e9licat de l’avortement qui, \u00e0 l’\u00e9poque, n’est pas l\u00e9gal, ni la contraception d’ailleurs. <\/strong>Beauvoir critique notamment l\u2019\u00c9glise, qui laisse passer des meurtres mais condamne l’avortement. Elle d\u00e9nonce la condition d\u00e9sastreuse des femmes qui portent un enfant non d\u00e9sir\u00e9. Pour elle, la maternit\u00e9 n’est pas un but dans la vie, et ne pas vouloir un enfant n’a rien de condamnable. Et dans le cas o\u00f9 \u00e7a l’est, \u00eatre maman et girlboss<\/em>, c’est tout \u00e0 fait possible !<\/strong><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n\n\n

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Quel meilleur exemple que Lynette, notre ic\u00f4ne \u00e0 tous ?<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n

\ud83d\udc49 Simone de Beauvoir \u00e9tudie ensuite le r\u00f4le de la femme en soci\u00e9t\u00e9 : globalement, elle est l\u00e0 pour se montrer et joue donc un personnage, un accessoire qui fait bien voir son mari.<\/strong> Quant aux prostitu\u00e9es, elles se servent de leur corps pour gagner leur vie : c’est le stade ultime de la femme-objet.<\/p>\n\n\n\n

Enfin, Simone de Beauvoir explique \u00e0 quel point la vieillesse est mal vue chez et par les femmes, puisqu’elle leur emp\u00eache de faire ce \u00e0 quoi elles ont \u00e9t\u00e9 \u00e9lev\u00e9es : plaire. Elle critique pour conclure la r\u00e9signation des femmes \u00e0 leur sort, notamment les bourgeoises qui sont aveugles \u00e0 ce qui se passe vraiment.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Troisi\u00e8me partie 3\ufe0f\u20e3<\/h3>\n\n\n\n

Dans cette partie, Simone de Beauvoir pr\u00e9sente 3 diff\u00e9rents facteurs qui font que les femmes renoncent \u00e0 leur libert\u00e9<\/strong>, ce qui fait qu’elles restent dans leur condition inf\u00e9rieure.<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Le narcissisme : <\/strong>\u00e0 cause des attentes de l’id\u00e9al f\u00e9minin, la femme se concentre sur son objectif d’image parfaite, ce qui l’emp\u00eache d’utiliser son \u00e9nergie pour autre chose de plus constructif.<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 L’amour : <\/strong>la femme est romantique et se donne totalement quand elle est amoureuse (d’ailleurs, c’est ce qu’on attend d’elle). Elle devient donc d\u00e9pendante de son mari, enferm\u00e9e dans sa relation au d\u00e9triment de sa propre existence \u00e0 elle !<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 La religion : <\/strong>certaines croyantes vont jusqu’\u00e0 prendre les hommes pour Dieu, et vont alors tout faire pour \u00eatre aim\u00e9es par eux. Elles se transforment elles-m\u00eames en objet.<\/p>\n\n\n\n

Quatri\u00e8me partie 4\ufe0f\u20e3<\/h3>\n\n\n\n

En fin de livre, Simone de Beauvoir encourage les femmes \u00e0 s’\u00e9manciper. Pour elle, \u00e7a passe par le travail et le contr\u00f4le des naissances<\/strong>, m\u00eame si cet univers est \u00e0 son \u00e9poque encore tr\u00e8s masculin et que les femmes n’ont pas encore beaucoup de libert\u00e9s. Elle esp\u00e8re que la contraception sera un jour l\u00e9gale (spoiler : oui).<\/p>\n\n\n

\n

\u26a0\ufe0f Attention<\/p>\n<\/div>\n

\n

Fais gaffe \u00e0 ne pas confondre Simone de Beauvoir<\/strong> avec Simone Veil<\/strong> : toutes les deux ont lutt\u00e9 en faveur de l’avortement, mais c’est madame Veil qui est \u00e0 l’origine de la loi de 1974 qui l\u00e9galise l’IVG !<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

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Simone de Beauvoir<\/figcaption><\/figure><\/div><\/div>\n\n\n\n
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Simone Veil<\/figcaption><\/figure><\/div><\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

Simone de Beauvoir veut combattre ce d\u00e9faitisme qui p\u00e8se chez les femmes. <\/strong>Il faut se lancer et pers\u00e9v\u00e9rer, dans tous les domaines ! On s’en fout des critiques \ud83d\ude0e  <\/p>\n\n\n

\n

La femme libre<\/span> est seulement en train de na\u00eetre<\/span>.<\/p>\n<\/q>\n\n

\n

Simone de Beauvoir<\/p>\n

Le Deuxi\u00e8me Sexe<\/p>\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n

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Martin<\/p>

HEC Paris<\/p>

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23\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Jade<\/p>

Sciences Po Paris<\/p>

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21\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Bastien<\/p>

Polytechnique<\/p>

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26\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Emilie<\/p>

Sciences Po Lyon<\/p>

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19\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Hugo<\/p>

Insa Lyon<\/p>

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16\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Alma<\/p>

ENS Paris-Saclay<\/p>

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24\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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David<\/p>

EDHEC<\/p>

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25\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n

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Jeanne<\/p>

Aix-Marseille Universit\u00e9<\/p>

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17\u20ac\/h<\/p> <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n<\/div>\n

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\n \n JE PRENDS UN COURS GRATUIT !\n <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

Simone de Beauvoir Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em>analyse<\/h2>\n\n\n\n

Un livre f\u00e9ministe r\u00e9volutionnaire \u270a<\/h3>\n\n\n\n

Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em>de Simone de Beauvoir fait un sacr\u00e9 boucan \u00e0 sa sortie, \u00ab\u00a0l’effet d’une bombe\u00a0\u00bb, m\u00eame, selon l’historienne Sylvie Chaperon. Les r\u00e9actions sont nombreuses\u2026 et pour la plupart pas folles. <\/strong><\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Les critiques viennent en majorit\u00e9 des intellectuels conservateurs, des catholiques et des communistes.<\/strong> La pauvre Simone se prend de jolis noms d’oiseaux. Entre les ennemis de l’existentialisme et les personnes choqu\u00e9es des chapitres entiers consacr\u00e9s \u00e0 la sexualit\u00e9 f\u00e9minine, Le Deuxi\u00e8me sexe<\/em> n’est pas en p\u00e9nurie de d\u00e9tracteurs. <\/p>\n\n\n

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\ud83d\udca1 Le savais-tu ?<\/p>\n<\/div>\n

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Pour couronner le tout, la France m\u00e8ne \u00e0 cette \u00e9poque une politique nataliste, ce qui veut dire en gros, \u00ab\u00a0faites des b\u00e9b\u00e9s SVP\u00a0\u00bb. L’air de rien, Simone publie au milieu de tout \u00e7a son livre qui d\u00e9fend la contraception et m\u00eame l’avortement. Bold move<\/em> \ud83d\ude0e<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n

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\ud83d\udc49 Il n’emp\u00eache, du bad buzz reste du buzz : Le Deuxi\u00e8me sexe<\/em> Simone de Beauvoir conna\u00eet un succ\u00e8s mondial et participe \u00e0 un grand changement de mentalit\u00e9s.<\/strong> Il est aujourd’hui facilement consid\u00e9r\u00e9 comme la Bible du f\u00e9minisme, marquant l’essor d’un mouvement dont Olympe de Gouges avait sem\u00e9 les graines lors de la R\u00e9volution fran\u00e7aise<\/a>, avec sa D\u00e9claration des droits de la femme et de la citoyenne<\/a><\/strong><\/em>.<\/p>\n\n\n\n

L’influence de l’existentialisme \ud83e\udd13<\/h3>\n\n\n\n

Une mauvaise analyse du <\/strong>Deuxi\u00e8me sexe<\/em><\/strong> serait de dire que Simone de Beauvoir dresse un constat un peu d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9 de la situation de la femme.<\/strong> Apr\u00e8s tout, c’est vrai, elle montre sous plusieurs angles d’o\u00f9 vient l’inf\u00e9riorisation des femmes, qui remonte \u00e0 la nuit des temps, et en quoi celle-ci est si enracin\u00e9e que les femmes elles-m\u00eames y participent.<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udc49 Les femmes seraient-elles donc condamn\u00e9es \u00e0 \u00eatre le sexe faible ? Ce n’est pas du tout ce que dit Simone de Beauvoir, qui est une philosophe adepte de l’existentialisme ! Ce courant est centr\u00e9 sur l’homme et l’homme seulement et postule que notre vie est d\u00e9termin\u00e9e par nos actions, pas notre identit\u00e9. C’est ce qu’on fait qui compte, pas ce qu’on est.<\/strong> En France, les philosophes Sartre <\/strong><\/a>et Camus <\/strong><\/a>incarnent ce courant (m\u00eame si Camus refusait le qualificatif d’existentialiste). <\/p>\n\n\n\n

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\ud83d\udca1 Le savais-tu ?<\/p>\n<\/div>\n

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Le partenaire de Simone de Beauvoir n’\u00e9tait d’ailleurs autre que Jean-Paul Sartre, figure de proue de l’existentialisme.\u00a0<\/span><\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

Et justement, que dit Sartre de l’existentialisme ?<\/p>\n\n\n

\n

On peut toujours faire<\/span> quelque chose de ce qu’on a fait<\/span> de nous.<\/p>\n<\/q>\n\n

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Jean-Paul Sartre<\/p>\n

Philosophe fran\u00e7ais<\/p>\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

L’existentialisme est donc un courant philosophique qui dit que notre libert\u00e9 est absolue, et que rien ne nous d\u00e9termine \u00e0 devenir quoi que ce soit \u00e0 la naissance. Donc, c’est pas parce que tu es n\u00e9e fille que tu es condamn\u00e9e \u00e0 devenir une Cendrillon !<\/strong><\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccd Conclusion :<\/strong> pour Simone et Jean-Paul, tu as toujours le choix de devenir qui tu veux.<\/strong> Les excuses comme ton milieu d’origine compliqu\u00e9 ou ta g\u00e9n\u00e9tique \u00e9clat\u00e9e, ils n’en veulent pas, et ils appellent m\u00eame \u00e7a de la mauvaise foi. Tu es \u00ab\u00a0condamn\u00e9 \u00e0 \u00eatre libre\u00a0\u00bb. Implacable\u2026 mais aussi motivant, d’une certaine fa\u00e7on !<\/p>\n\n\n

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\u00c0 lire aussi<\/p>\n

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Notre fiche de lecture sur En attendant Bojangles<\/em><\/a> devrait t’int\u00e9resser !<\/p>\n\n <\/div>\n <\/section>\n\n\n\n

L’\u00e9criture d’argumentation \u270d<\/h3>\n\n\n\n

On se sent b\u00eate de le pr\u00e9ciser, mais Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em><\/strong>Simone de Beauvoir n’est pas une \u0153uvre de fiction, puisque c’est un essai.<\/strong> Tout \u00e7a c’est bien beau, mais comment le prouver dans ton analyse ? Il y a des signes qui ne trompent pas\u2026<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc Les registres :<\/strong> descriptif pour pr\u00e9senter la situation, didactique pour expliquer et argumenter<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc Les temps :<\/strong> le pr\u00e9sent de v\u00e9rit\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale, tr\u00e8s pr\u00e9sent car Simone de Beauvoir fait des constats dont la v\u00e9rit\u00e9 traverse les si\u00e8cles<\/p>\n\n\n\n

\ud83d\udccc La structure :<\/strong> Le Deuxi\u00e8me Sexe<\/em> est construit en deux tomes bien distincts qui aident \u00e0 mieux comprendre la pens\u00e9e de Simone de Beauvoir. Le tome I est surtout une analyse des mythes et clich\u00e9s qui inf\u00e9riorisent la femme, tandis que le tome II montre et critique la fa\u00e7on dont la femme en arrive l\u00e0 tout au long de sa vie.<\/p>\n\n\n\n

En esp\u00e9rant que cette fiche sur <\/strong>Le Deuxi\u00e8me sexe <\/em><\/strong>Simone de Beauvoir t’aura \u00e9clair\u00e9 et donn\u00e9 envie de r\u00e9fl\u00e9chir ! On se retrouve vite pour un prochain article \ud83d\udc96 <\/strong><\/p>\n\n\n

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